Le 26 octobre, le sous-préfet de Mantes-la-Jolie recevait les représentants du collectif Tous Mobilisés Contre Une Prison à Magnanville. Suite à la communication publique du compte rendu de cette entrevue par le collectif, nous souhaitions nous exprimer sur la position de l’État, représenté par le sous-préfet.
Ne confondons pas maire et préfet.
Non, contrairement aux préfets, les maires ne sont pas de simples agents de l’État devant obéir à leur hiérarchie. Limiter les maires à leur rôle d’exécutant c’est bafouer l’expression de la démocratie locale et ignorer la politique de décentralisation territoriale (notamment renforcée dès 1982).
Les maires ont un rôle politique fort, ils sont les élus les plus proches des citoyens, en lien direct avec eux et sont au fait de leurs préoccupations. Ils doivent avant toute chose représenter leurs administrés et agir pour leur intérêt et n’ont donc, en ce sens, aucune hiérarchie si ce n’est les habitants de leur commune.
Pour l’État, construire une énième prison est plus urgent que d’agir pour le climat.
Alors que ce projet de maison d’arrêt vient s’ajouter, à peine 6 mois avant l’élection présidentielle, aux 15 000 places supplémentaires annoncées au début du quinquennat d’Emmanuel Macron, l’État par son représentant local soutient que « l’argument de l’artificialisation des sols ne tiendra pas longtemps la route » au vu de l’urgence et de la priorité de la construction de nouvelles places de prison. Agir pour le climat et préserver la biodiversité ne serait alors pas une urgence capitale ? La communication verte du gouvernement ne serait qu’une mascarade, un effet d’annonce ?
Rappelons que l’artificialisation des sols est l’une des premières causes du changement climatique. Un changement climatique, qui d’après le dernier rapport du GIEC est finalement plus important et bien plus rapide que nous ne l’avions envisagé. Il nous reste moins de 10 ans pour limiter ce changement à une augmentation de 1,5C°.
Nous devons donc agir maintenant et cela commence par stopper l’artificialisation des terres agricoles !
La vérité relative d’une artificialisation des sols gérée à l’échelle régionale.
S’il est vrai que ce sont les régions qui ont été chargées de lutter contre l’artificialisation des sols, prétendre que bétonner des terrains agricoles d’une commune qui se trouve dans une région n’a pas d’impact sur la région en elle même est bien évidement erroné. C’est vouloir délibérément tromper les citoyens au profit d’un intérêt général qui sert surtout la volonté de réélection de quelques-uns.
Puisque l’État suggère que ce sujet se traite au niveau régional, nous appelons donc à ce que les conseillers régionaux d’Île-de-France se positionnent sur ce projet et qu’ils soient consultés par l’État, avant sa mise en route définitive.
Alors que la plupart de nos voisins européens voient leur population carcérale diminuer au fil des ans, en France le nombre de détenus à augmenté de 60% en 20 ans. Cette obsession carcérale française ne se préoccupe pas de l’efficacité réelle de la répression.L’objectif ne devrait pas être de faire peur aux potentiels délinquants ou d’utiliser la détention provisoire comme moyen de pression, mais de viser la réinsertion des condamnés et garantir le rétablissement des conditions de vie en société en passant notamment par des peines de substitution qui permettront, à terme, de désengorger les cellules surpeuplées.
Recourir à la privation de liberté pour des délits mineurs c’est aussi participer à la professionnalisation de la délinquance en faisant se côtoyer des petits délinquants avec le grand banditisme à l’intérieur des centres de détentions. S’il faut améliorer de manière systémique les conditions de détention, plusieurs fois dénoncées par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, la construction de nouveaux centres pénitentiaires est une fuite en avant qui ne résoudra pas le problème de la surpopulation carcérale.
L’environnement passe au second plan
Une fuite en avant, qui dans le cas de Magnanville se conjugue avec l’artificialisation de terres agricoles que les élus locaux des 73 communes de la GPS&O ont fait le choix de préserver. L’État va alors, en totale contradiction avec son objectif de zéro artificialisation nette des sols prévu par son plan biodiversité, bétonner des terres agricoles qui représentent également un véritable lieu de vie pour les Magnanvillois, Soindrais et habitants des alentours, qui profitaient, jusqu’à présent, d’un accès proche à la nature pour se ressourcer et se promener.
Chaque année ce sont entre 20 000 et 30 000 hectares qui sont artificialisés alors même que c’est justement cette artificialisation des sols qui est une des premières causes du changement climatique.
Elle conduit à une accélération de la perte de la biodiversité en faisant disparaître des habitats d’espèces animales, rendant au passage les sols imperméables et amplifiant les risques d’inondation déjà présents dans la région à cause de la présence régulière d’argile dans le sol. Des terres bétonnées, c’est également des terres qui n’absorbent plus de CO2 et qui réduisent la productivité des terres agricoles alentours, réduisant ainsi leur capacité à nous nourrir. Et si cela ne suffisait pas à stopper l’artificialisation des sols, et ce pour n’importe quel projet, même d’intérêt général (hôpital, école, prison, …), l’artificialisation de nouveaux lieux c’est également des nuisances et un coût important pour aménager et entretenir des réseaux routiers, électriques et de distribution d’eau tout en augmentant la pollution lumineuse, de l’air et de l’eau. En résumé, une source de pollutions et de nuisances qui coûte cher… aux collectivités locales.
Comment imaginer alors qu’un tel projet puisse exister ? Et comment peut-il avoir été pensé et conçu sans même la consultation des habitants et des élus locaux ? La réponse se situe peut-être dans le contexte électoral, à un an de l’élection présidentielle, les nouveaux projet doivent avancer vite et sans accroc.
Nous devons stopper la bétonisation de l’Ile de France et des Yvelines !
Si l’enjeu et la nécessité de construire de nouveaux centres de rétention pour pallier la surpopulation carcérale et à la vétusté des centres existants sont indiscutables, construire une maison d’arrêt sur des terres agricoles est irresponsable.
L’artificialisation des sols ce n’est pas simplement un élément de langage abstrait brandi par les écologistes. C’est déjà quelque chose de concret que les Magnanvillois subissent. La ville a notamment du construire des bassins de rétention d’eau pour limiter les inondations durant les épisodes de fortes pluies.
Ce n’est pas comme si les terrains déjà bétonnés et à l’abandon manquaient dans les Yvelines et dans le Mantois.
Dans quelques semaines se déroulent les élections régionales et départementales.
Alors, qui allons-nous élire les 20 et 27 juin ? Quels sont les rôles des départements et des régions et comment interviennent-ils dans mon quotidien magnanvillois ?
C’est ce que nous allons voir ensemble, le temps d’une pause café ! https://www.youtube.com/embed/joggZXWvrj8?feature=oembed
Les 20 et 27 juin vous serez amenés à élire vos conseillers départementaux et régionaux, nous porterons à cette occasion, au département, la voix des citoyennes et citoyens qui souhaitent que l’urgence écologique et sociale soit la priorité du conseil départemental des Yvelines.
Je me suis engagé en politique locale depuis maintenant quelques années et le sens de cet engagement a toujours été de défendre des valeurs humanistes et écologistes tout en essayant au maximum de réintéresser les citoyens à la politique locale puisqu’elle a un fort impact sur notre vie quotidienne ainsi que de leur redonner confiance en leurs élus.
La traduction de cet engagement c’est mon implication dans diverses associations du Mantois et plus récemment en tant que conseiller municipal d’opposition à Magnanville. Pour intéresser les habitants, il faut de la transparence, il faut prendre le temps d’expliquer l’action de la collectivité, d’expliquer les enjeux, malgré leur complexité et il faut être à l’écoute. Aujourd’hui il est clair que les citoyens demandent plus de démocratie directe, plus d’implication et plus de transparence et c’est ce que nous voulons apporter au département.
Nous sommes là pour défendre une politique solidaire, dans l’intérêt des habitants et ambitieuse, pour faire face à l’urgence climatique et sociale, et c’est ce qui a toujours motivé mon action, que ce soit à Magnanville, dans le Mantois et bientôt dans les Yvelines.
La transparence et le renouvellement de la confiance envers les élus, c’est garantir que l’argent public soit dépensé de manière justifiée. C’est garantir que l’ensemble des élus, des journalistes et des citoyens puissent avoir accès aux informations, que les élus rendent compte de leur action et qu’ils s’en justifient. Aujourd’hui le département est géré de manière opaque et il est temps que cela cesse. C’est consulter les citoyens sur les projets qui les concerne car ils en sont les plus grands experts.
L’urgence sociale, c’est au niveau départemental que cela se joue. C’est le département qui est le chef de file en matière sociale, il ne suffit pas de respecter la loi et de faire le minimum, il faut aller bien plus loin, il ne faut pas se contenter de verser le RSA, il faut trouver des solutions pour aider à l’insertion professionnelle. Du point de vue de la santé, il faut mettre à disposition les moyens du département pour diversifier l’offre de santé dans les territoires délaissés du département. Il faut également revoir la politique concernant les hébergements d’urgence et créer sur le territoire une ou des Maisons des Femmes.
L’urgence climatique, quant à elle, peut se traiter à tous les échelons de l’action départementale. Par la commande publique, nous pouvons supprimer l’utilisation de produits chimiques dangereux, mais également introduire des critères ambitieux d’efficacité énergétique et de faible impact environnemental. Le foncier bâti du département, notamment les cours des collèges, pourrait se voir végétaliser pour remettre la nature au centre de notre vie. Enfin il faut que les services du département atteignent la neutralité carbone d’ici 2040, conformément à la trajectoire de l’accord de Paris.
Tous ces éléments guideront notre action et voilà le sens de notre candidature, un département social et écologiste.
Dylan GUELTON, candidat aux élections départementales 2021, canton de Mantes-la-Jolie