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Les études sur la vidéo surveillance appliquées à Magnanville

Les études sur la vidéo surveillance appliquées à Magnanville

Voici une petite synthèse des articles sur lesquels je m’étais appuyé en septembre 2018 pour écrire l’article de BIM! #4 et qui complètera mon compte rendu du conseil municipal du 18/02/2019.

La vidéosurveillance a-t-elle un effet dissuasif ?

=> NON

Commençons par relativiser la réponse en indiquant bien sûr que cela dépend des cas.

Dans la globalité, la vidéosurveillance ne fait pas baisser le nombre de crimes et délits, mais le fait augmenter moins vite. C’est du moins ce qu’affirme un rapport établi par le ministère de l’intérieur dans le but de convaincre les collectivités territoriales de mettre en place des dispositifs de “vidéoprotection”.

Ce même rapport indique également que plus il y a de caméras, moins la délinquance baisse, mais qu’en dessous d’une caméra pour 2 000 habitants les agressions augmentent. Autrement dit il faut vraiment trouver le juste milieu pour que cela puisse être dissuasif.

Laurent MUCCHIELLI, sociologue et chercheur au CNRS, confirme que la vidéosurveillance “n’a pas d’impact dissuasif global”, ce qu’il explique par la banalisation de celle-ci. Il ajoute, dans ses recherches, que les infractions impulsives sont moins susceptibles d’être réduites que les infractions prématurées. Or, dans le cas de la place Mendès France, on peut penser qu’il s’agit effectivement d’infractions non prématurées (cf. mon compte rendu du conseil municipal du 18/02/2019).

La vidéosurveillance est-elle efficace ?

=> NON

Pour rester sur les dégradations commises régulièrement place Mendès France, l’utilité d’une caméra serait de permettre d’identifier les auteurs des faits. Or, le rapport du ministère de l’intérieur nous apprend que le taux d’élucidation des infractions commises sur la voie publique est meilleur dans les villes sans vidéosurveillance que dans les villes en disposant. D’ailleurs, ce taux augmente aussi bien dans les villes équipées de caméras que dans celles n’en disposant pas. Ce que précise L. MUCCHIELLI, car selon ses études, les caméras aident à élucider 1 à 3 % des infractions.

Pire encore, selon lui, la vidéosurveillance déplace la délinquance dans les zones périphériques qui ne sont pas surveillées. C’est également ce que tendent à prouver toutes les études Anglo-saxonne sur le sujet. Et lorsqu’il ne s’agit pas de déplacement géographique des infractions, les auteurs de celles-ci s’adaptent aux caméras et réalisent des délits différents. C’est ce qu’expliquent Eric HEILMANN et Marie-Noëlle MORNET, respectivement maître de conférence à l’université Louis-Pasteur et doctorante à l’université Robert-Schumann, tous deux de Strasbourg. C’est ce qu’ils appellent des déplacements fonctionnels.

Pour illustrer ses dires, L. MUCCHIELLI prend l’exemple d’une situation qu’il a pu étudier et qui a retenu mon attention. Il s’agit d’une ville qui était confrontée à des dealers de cannabis dans un de ses squares et qui a donc décidé de l’équiper d’une caméra. Après avoir détruit la caméra à plusieurs reprises, les dealers ont décidé de s’installer dans un square voisin qui n’était pas surveillé. C’est malheureusement ce qui risque de se passer avec la problématique de la place Pierre Bérégovoy (cf. mon compte rendu du conseil municipal du 18/02/2019).

Pour finir, laissons L. MUCCHIELLI conclure cet article : “Les élus utilisent la vidéosurveillance pour rassurer les citoyens car c’est un outil concret et visible.”.

Conseil Municipal du lundi 18 février

Conseil Municipal du lundi 18 février

Ce que l’on pourra retenir de ce premier conseil municipal de l’année, c’est que l’on sent les élections approcher. C’est un nouveau maire que nous avons pu voir hier. Mi lui-même, mi quelqu’un d’autre. Et oui, il ne faut tout de même pas rêver, si son attitude, notamment envers les conseillers de l’opposition et certaines de ses décisions se sont améliorées, les vieux démons restent toujours présent. On ne refait pas un homme en un jour.

L’exemple de la délibération sur l’autorisation de signature de la convention entre la commune, le lycée et la région pour la mise à disposition du gymnase Marie-Amélie LE FUR est flagrant. Après la présentation de la délibération, le maire a gracieusement donné la parole à l’opposition, leur demandant s’ils avaient des questions. Mais la question de l’opposition, si peu technique soit-elle, n’a eu le droit qu’à une réponse vague. Aucun des élus ne maitrisait le dossier. Finalement les 6 fonctionnaires présents ce soir-là, (plus que de public), auront au moins étés utiles à ça… Mais un seul aurait peut-être suffi. Gymnase qui a par ailleurs accueilli cette année l’ESM Badminton, Judo, Karaté et Tennis de table pour leur permettre de pratiquer au mieux leurs activités.

De même, lorsque le sujet des subventions municipales accordées aux écoles élémentaires pour les projets des CM2 arrive sur la table, la vraie nature de Michel LEBOUC reprend le dessus. Au sujet de l’école des Tilleuls il ira jusqu’à dire que si le projet a été annulé, c’est à cause de problématiques sociales et culturelles qui ne sont présentes qu’à cette école au vu de la population qui la fréquente. Il fera d’ailleurs part, comme si de rien n’était, que deux familles du foyer Adoma fréquentent cette école.

Autrement, l’école des Cytises permettra à 19 élèves de partir 4 jours à Londres grâce à ce projet et les classes de CM2 des Marronniers pourront participer à un projet de jardin pédagogique avec notamment des sorties prévues à Giverny et à l’exposition Toutankhamon.

La vidéo surveillance prend ses aises et sera donc mise en place avec deux caméras, une place Mendès France (collège/école des Marronniers/complexe sportif) et une autre place Pierre Bérégovoy (lycée/gymnase LE FUR). Ces caméras ont étés présentées comme des caméras à 360° mais réglées sur certains angles et comme des caméras “que l’on ne regardera pas”. Il faut sûrement comprendre qu’il n’y aura pas de personne qui visionnera en direct les caméras. Point positif pour le budget de la ville, mais négatif pour l’efficacité du dispositif. Les vidéos seront donc enregistrées et conservées pour une durée de 30 jours afin que les forces de l’ordre puissent les consulter au besoin. Le maire aura aussi la possibilité de les regarder en direct, mais il a assuré ne pas vouloir se servir de cette option.

La caméra de la place Mendès France a pour but de faire disparaître les dégradations souvent réalisées sur les installations communales et celle place Pierre Bérégovoy de supprimer le trafic de drogue qui est malheureusement présent devant le lycée. Mais chut, il ne faut pas le dire, c’est “hors PV”. Soyons en tout cas quasiment certains que cela ne fera que déplacer le point de vente une fois la caméra en place.

Le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) est quant à lui de plus en plus particulier à Magnanville. Si l’année passée, Michel LEBOUC avait annoncé en introduction du débat “qu’il ne fallait pas espérer changer les choses” [ndlr : l’orientation budgétaire], cette année l’opposition a eu le droit à la liste des choses que la majorité est obligée de leur communiquer dans ce DOB. Chaque élément communiqué était précédé d’un “on est obligé de vous le donner”. Ces petites phrases reflètent bien l’amour pour la démocratie de notre maire*. Comme on pouvait s’y attendre, la présentation fut la plus brève possible et dénuée au maximum d’informations.

Cette année encore, alors que la salle du conseil est équipée d’un système de projection, aucun élément n’a été projeté à la vue de tous, pas même un graphique de l’évolution de la Dotation Générale de Fonctionnement (DGF) attribuée par l’État sur les dernières années, ou un autre de l’évolution de la capacité d’autofinancement ou de l’endettement de la commune.

On apprendra tout de même que la commune ne dispose que d’un seul emprunt d’environ 450 000 € et d’une annuité de 39 000 €, qui a été contracté pour le projet de cabinet médical et que cette annuité est entièrement couverte par les loyers perçus par la commune pour ce même cabinet.

On apprend également qu’un projet de construction d’un nouveau dortoir pour l’école des Marronniers est en cours, les préfabriqués y seront démolis pour laisser place à celui-ci. Ce projet devrait coûter environ 200 000 € et la municipalité espère qu’il sera terminé d’ici les “vacances”.

Enfin le maire a affirmé qu’il n’y aurait pas de nouvel emprunt d’ici la fin du mandat, pour laisser libre cours aux volontés de l’équipe municipale qui sera élue en 2020. Voudrait-on se faire bien voir avant les municipales ? Assurément pas puisqu’il dit avoir “trop connu les politiques électoralistes avant les échéances”.

La commune a donné un avis favorable au Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, malgré notamment le projet de carrière cimentière extrêmement polluant sur Brueil-en-Vexin qui empoissonnera encore plus l’air de tout le bassin de Mantes.

Enfin la commune a adhéré à un service proposé par la Direction Générale des Finances Publiques qui permettra à tout un chacun, s’il le souhaite, de payer les services communaux par internet ou par prélèvement (cantine/centre de loisirs/loyers/…).