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Journées d’été des Ecologistes 2024

Journées d’été des Ecologistes 2024

De retour des Journées d’Été des Écologistes à Tours, je voulais partager avec vous quelques réflexions sur les tables rondes qui ont marqué cette édition. Ces journées ne sont pas seulement un moment privilégié pour que les élu.es et militant.es écologistes se retrouvent ; elles sont aussi l’occasion d’échanger, de se former, et de poser les jalons des futures actions concrètes pour répondre aux défis écologiques actuels.

Pendant ces trois jours intenses, j’ai assisté à de nombreux ateliers et tables rondes, où des élu.es et des experts ont partagé leurs réalisations et recherches. Parmi les moments forts, certaines discussions ont particulièrement attiré mon attention, comme celle sur la défense de la liberté journalistique et de l’information démocratique.

Ouverture des Journées d’Eté des Ecologistes (JDE) par Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes

La table ronde sur la défense de la liberté journalistique et de l’information démocratique a mis en lumière les enjeux de l’avenir de nos médias, dans un contexte où la concentration des pouvoirs médiatiques menace de plus en plus le pluralisme de l’information. Animée par Mickaël Martinez, la discussion a réuni des voix importantes comme Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans Frontières, Antoine Chuzeville, secrétaire général du Syndicat National des Journalistes, ainsi que les parlementaires écologistes Monique De Marco et Sophie Taillé-Polian. Tous ont souligné la nécessité de protéger l’indépendance des médias face à la concentration des pouvoirs. Sophie Taillé-Polian a rappelé à juste titre que le simple fait que des acteurs économiques se battent pour obtenir des canaux TNT prouve l’importance stratégique de ces médias. Pour garantir cette indépendance, plusieurs propositions de loi sont en cours, telles que le « bon d’indépendance » présenté par Monique De Marco, qui vise à soutenir les médias par un financement innovant à travers des dégrèvements fiscaux. Un parallèle a été fait avec l’agriculture, où la majorité des aides, y compris celles de la PAC, vont aux grands industriels. De la même manière, dans le secteur des médias, 40% des aides sont perçues par les grands groupes d’Arnault, Bouygues, et Bolloré.

Thibaut Bruttin, Monique De Marco, Sophie Taillé-Polian lors de la table ronde sur la défense de la liberté journalistique et de l’information démocratique

La table ronde sur l’encadrement de l’intelligence artificielle, animée par le journaliste Thomas Jusquiame, le chercheur Waleed Mouhali et la députée écologiste Sandra Regol, a soulevé des questions critiques sur l’utilisation croissante de l’IA dans le domaine de la sécurité. Alors que la reconnaissance faciale en temps réel est désormais légale en Suède dans certains cas, la France a récemment expérimenté la vidéosurveillance algorithmique pour les Jeux olympiques, ouvrant la porte à des pratiques qui soulèvent de sérieuses inquiétudes en matière de libertés publiques. Malgré cette expansion, les résultats sont loin d’être convaincants : en France, seulement 1,13 % des affaires sont résolues grâce à la vidéosurveillance selon une étude de la gendarmerie nationale. Même la SNCF, qui a exploré 8 cas d’usage pour la vidéosurveillance assistée par IA, ne l’utilise actuellement que dans un seul cas – pour détecter la présence de personnes sur les voies. Ces chiffres montrent que l’efficacité de ces technologies est encore largement surestimée, et que leur encadrement juridique et éthique est plus nécessaire que jamais pour protéger nos libertés fondamentales. D’autant plus que les coûts de mise en place de ces technologies sont très élevés et constituent même, selon la Cour des comptes, des dépenses inutiles au vu de leur inefficacité.

Waleed Mouhali, Sandra Regol, Thomas Jusqiame lors de la table ronde sur l’encadrement de l’IA

La table ronde sur les projets politiques et territorialisés autour de l’alimentation durable a illustré comment les écologistes s’engagent concrètement pour repenser notre système alimentaire. À Montpellier, par exemple, les marchés publics sont désormais segmentés par produits spécifiques, tels que des lots distincts pour les pommes et les poires, au lieu de regrouper tous les fruits dans un seul lot. Cette approche innovante permet aux petits producteurs locaux de mieux se positionner sur les appels d’offres. Seuls 20 % de la notation des appels d’offres repose sur le prix, favorisant ainsi la qualité et le respect des saisons. Bien que cela implique des changements fréquents de menus, ce qui peut être un défi pour les familles, une communication claire sur l’importance de la fraîcheur et de la saisonnalité des produits a permis de surmonter les réticences. Et même plus encore, les enfants se prennent au jeu et enguirlandent leurs parents lorsqu’ils leur font manger des fruits et légumes hors saison. En outre, des initiatives comme l’introduction d’une option végétarienne quotidienne et deux repas végétariens par semaine montrent l’engagement des collectivités écologistes à promouvoir une alimentation durable tout en évitant la stigmatisation grâce à des noms de menus adaptés comme le « menu jeune pouce » (végétarien) et le « menu petit bouchon » (avec viande). Certaines ont même lancé des expérimentations sur la Sécurité Sociale de l’Alimentation, mais aussi des initiatives comme la MESA à Lyon (Maison Engagée et Solidaire de l’Alimentation), un restaurant et une épicerie offrant une triple tarification en fonction des revenus, garantissant un accès équitable à une alimentation saine.

Un autre moment fort de ces Journées d’Été a été la table ronde avec Ghislaine Senée, sénatrice écologiste des Yvelines, et Leatitia Sanchez, maire de Saint-Pierre-du-Vauvray et co-présidente du groupe écologiste à la région Normandie, qui ont abordé la position des écologistes sur la Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN). Ce projet, d’une importance cruciale pour notre territoire, mérite une attention particulière. La section Paris-Mantes de la LNPN est une avancée significative pour améliorer la ponctualité et la fiabilité des transports, en particulier face aux défis actuels posés par la saturation des lignes existantes partagées entre les trains de la ligne J, ceux en provenance de Normandie, et le fret ferroviaire. Cette section permettrait de désengorger ces lignes et de préparer l’arrivée du RER EOLE, tout en jouant un rôle clé dans la décarbonation des transports, en augmentant la capacité de fret ferroviaire pour réduire le nombre de camions sur nos routes.

Ghislaine Senée et Leatitia Sanchez lors de la table ronde sur la LNPN

Bien que ce projet impacte certaines terres agricoles, il est possible de minimiser cet impact en suivant les grands axes existants, tout en optimisant les tracés pour réduire l’emprise sur les terres. Cette table ronde a donc été l’occasion de réaffirmer la vision écologiste d’un développement des infrastructures de transport à la fois respectueux de l’environnement et bénéfique pour l’économie locale. Je reviendrai plus en détail sur ce sujet dans un article spécifique où je partagerai également la vidéo de cette table ronde que j’ai pu filmer, pour que chacun puisse s’informer et ne pas tomber dans le piège délétère de la pétition s’opposant à ce projet, présentée par certains élus du territoire.

Ces Journées d’Été des Écologistes ont une fois de plus démontré la détermination des écologistes à transformer les idées en actions concrètes, en s’appuyant sur des initiatives locales et législatives pour répondre aux défis majeurs de notre époque. Qu’il s’agisse de défendre la liberté de la presse, d’encadrer les technologies de l’IA, ou de promouvoir une alimentation durable et accessible à toutes et tous, ces échanges ont confirmé que l’écologie politique est plus que jamais une force de proposition et de changement. En repartant de Tours, une conviction s’est renforcée en moi : c’est par ces actions locales et la mobilisation collective que nous réussirons à bâtir une société plus juste, respectueuse de l’environnement et de nos libertés.

Brève d’été #3

La Mer de glace et le chemin de fer de Montenvers, vous connaissez ? La Mer de glace, ce n’est pas le nom d’une mer sur la Lune, ça se trouve sur Terre, et même en France.

La Mer de glace est un glacier Alpin situé sur le massif du Mont-Blanc sur la commune de Chamonix (au passage les “x”, les “s” et les “z” à la fin des noms propres ne se prononcent pas en Savoie donc ça se dit “Chamoni” et pas “ChamoniX”, “Samoën” et pas “SamoënS”, etc). Le glacier mesure environ 40km2 et descend d’environ 100m par an.

Ce glacier est aujourd’hui principalement connu pour sa grotte artificielle, creusée par l’Homme chaque année dans la glace et contenant des sculptures sur glace. On en creuse une nouvelle chaque année puisque la précédente est descendue de 100m.

L’autre particularité, c’est la beauté du lieu, avec, quand il fait beau, une magnifique vue sur le Mont-Blanc, sur le glacier et les paysages alentours.

Enfin on peut bien sûr accéder à la grotte et au point de vue du Montenvers à pied, mais il est aussi très intéressant (et moins fatiguant ???? ) de monter grâce à un train à crémaillère. Un train à crémaillère c’est un train permettant de monter de fortes pentes, et monter à Montenvers avec, c’est assez sympa (quand on oublie le prix du billet).

Il faut savoir qu’entre la gare de Montenvers, là où il y a la vue sur le Mont-Blanc, et la grotte de glace, il y a un téléphérique. Manque de bol, quand j’y ai été cet été, temps brumeux et téléphérique en panne. Bon bah on est descendu à pied. Et bien je peux vous dire que tout le monde devrait le faire, parce que tout le long du parcours, il y a des pancartes indiquant le niveau du glacier en différentes années. Et bien il a fondu plus vite ces dernières années, et c’est plutôt impressionnant…

Bref, je finis avec quelques photos, surtout du musée des chemins de fer du Montenvers, vu que le temps n’était pas terrible donc pas de vue panoramique…

Brève d’été #2

Dans la vallée du Giffre, dans le Grand Massif pour les skieurs, se trouve un jardin botanique Alpin, La Jaÿsinia. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce jardin se trouve dans la commune de Samoëns. Et même pour moi qui suis allergique au pollen, c’est un incontournable.

Mine de rien ce jardin qui semble être un petit jardin botanique est en fait un jardin de 3,5 hectares (l’équivalent de la place de la République ou de 5 terrains de foot). Le jardin rassemble plus de 8000 plantes majoritairement alpines, provenant des quatre coins du monde.

L’entrée étant gratuite, plusieurs dizaines de milliers de visiteurs s’y rendent chaque année.

Pour la petite histoire, ce jardin fut créé par une certaine Marie-Louise Cognacq-Jaÿ, fondatrice de la Samaritaine. Native de Samoëns, elle partit à Paris et fit fortune avec son magasin et décida de faire connaitre et de développer sa ville natale. Le jardin fut construit à l’endroit même où elle faisait paître ses chèvres en étant plus jeune.

C’est l’architecte Jules Allemand qui a été embauché pour créer ce jardin, paysagiste de renommé qui a aussi réalisé les jardins impériaux de la famille Bonaparte.

Elle fit enfin don de ce jardin à la commune de Samoëns en 1906 en espérant participer au développement du tourisme.

Brève d’été #1

C’est l’été et c’est même les vacances scolaires, ce qui fait que je n’ai pas eu beaucoup de sujets pour écrire des articles sur les actus locales. En attendant, on est en août et c’est donc les vacances pour moi aussi ! Enfin !

Bref, c’est l’occasion donc de changer un peu du thème habituel. Voici donc quelques photos d’Annecy.