Journées d’été des écologistes 2023
Cette semaine j’étais aux journées d’été des écologistes au Havre. Ces journées d’été, c’est l’occasion pour tous les élu.es et militant.es écologiste de se retrouver, d’échanger et de se former sur l’écologie mais pas que.
Durant ces trois jours intenses j’ai assisté à de nombreux ateliers et conférences, j’ai pu entendre des élu.es et des experts nous présenter leurs réalisations et leurs recherches. De ces trois jours passionnants, je retiendrais particulièrement trois thèmes forts autour desquels j’ai organisé mon programme.
Le premier thème, c’est les prisons, la justice et les libertés publiques. J’ai donc assisté à des tables rondes sur l’indignité des lieux de privation de liberté, le racisme et le mépris des quartiers dans la police, les enjeux de justice et défis internes à la police et la défense des libertés publiques et associatives. Qu’apprendre de tout ça ? Le système judiciaire est dans l’impasse quant au traitement de la délinquance, on ne se préoccupe pas de l’efficacité des peines, on se contente d’enfermer des personnes qui pour la majorité sont précaires et auxquelles on ne propose pas de peines alternatives alors même qu’elles sont parfois existantes. Certains sont enfermés pour accéder aux soins dont ils ont besoin, des magistrats leur disent « votre place n’est pas en prison, mais je sais qu’au moins vous pourrez y recevoir des soins ». La police et l’administration carcérale sont en fin de chaîne des services publics, alors que depuis quelques années la sape des services publics s’accentue et les détruits petit à petit, ce sont ces deux administrations qui se retrouvent à devoir gérer toutes les situations qui n’ont pas été prises en charge par d’autres services. Une phrase à retenir sur les prisons « si la construction de nouvelles places était la solution, ça ferait longtemps qu’on aurait réglé le problème. Plus de place, c’est juste plus de possibilité d’enfermer plus de monde. ». Et la chasse aux militants écologistes et pour les droits sociaux qui s’est amorcée récemment, criminalisant les actions militantes et la participation aux manifestations, enfermant les personnes qui osent s’opposer aux lobbys et à des projets climaticides, parfois même illégaux, n’aidera pas à améliorer la situation.
On peut d’ailleurs citer une liste (non exhaustive) des intervenants de qualité que j’ai eu l’occasion d’écouter : Flavie Rault, secrétaire générale du syndicat CFDT des directeurs pénitentiaires ; Delphine Boesel, avocate au barreau de Paris, ex-présidente de l’Observatoire International des Prisons section France ; Ségolène Amiot, députée LFI, Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Jean Massiet, journaliste et streamer ; Julie Bernard, Directrice de l’association Mix’cité ; Sabrina Sebaihi, députée écologiste de Nanterre ; Anne-Claire Boux, trésorière Ville et Banlieue ; Sandra Regol députée écologiste ; Eric Alt, vice-président d’Anticor ; Léonore Montcond’huy, maire de Poitier ; Thomas Dossus, sénateur écologiste; Marie Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme.
Le deuxième thème c’est bien sûr la sensibilisation à l’écologie, à la biodiversité et l’action des collectivités locales. Les exemples de Rennes et Strasbourg sont vraiment inspirants sur ce sujet. Les écoles peuvent jouer un rôle important dans la sensibilisation des enfants à la biodiversité. Ces deux villes végétalisent leurs cours d’écoles avec un objectif de 30% de conopée sur la surface totale de l’école. Les équipes pédagogiques et les enfants sont consultés pour ces projets qui consistent aussi à réaliser des cours non genrées. Les enfants peuvent également être impliqués dans la gestion d’une zone confiée à eux pour l’administrer. Cette aire terrestre éducative est fortement subventionnée par l’OFB et vise à sensibiliser les enfants à la biodiversité, à la démocratie et la citoyenneté. Les collectivités locales peuvent également contribuer à la préservation de la biodiversité en plantant des arbres fruitiers dans les villes et en organisant le ramassage pour distribuer la nourriture à des associations d’aide alimentaire il faut d’ailleurs souligner qu’à Rennes, 1/4 des projets retenus par le budget participatif mis en place, et donc choisis par les habitants, sont en fait des projets de revégétalisation de la ville.
Ici aussi des intervenants passionnants : Guy Benarroche sénateur EELV ; Charles Fournier, député écologiste ; Robin Saxod du Collectif Pour une transition citoyenne ; le réseau Le Lierre ; Didier Chappellon, maire adjoint à la biodiversité à Rennes ; Elodie Dorfiac, maire adjointe à Châtillon en charge de la transition écologique ; Geraldine Vuiller, présidente de l’association la fresque de la biodiversité; Renaud Chabrier, dessinateur spécialisé dans la biodiversité.
Dernier thème et moment fort de ces JDE, la plénière de clôture sur le thème de l’eau, sujet cher aux écologistes et ô combien d’actualité. Lisa Belluco, députée écologiste l’a bien expliqué « il n’y a pas de condition plus indispensable à la vie sur Terre que l’eau ». Julien Le Guet, porte-parole de Bassine Non Merci nous a fait un exposé, complété par Benoit Biteau, paysan militant et eurodéputé, sur l’historique, les dérives et les incompatibilités avec la transition écologique des bassines.
Julien Le Guet nous a également raconté le phénoménal convoi de l’eau organisé ces jours-ci, de Sainte-Soline à Paris, fédérant les luttes locales pour la défense de l’eau, de l’environnement, des biens communs.
Ces JDE ont été une réussite, encore une fois pleines d’échanges et de rencontre, l’occasion également de passer des moments conviviaux avec les écologistes du Mantois et des Yvelines qui étaient présents (et aussi quelques autres des quatre coins de la France), l’occasion d’y rencontrer Alain Lipietz et de déjeuner avec lui et d’y soutenir Ghislaine Senée, notre tête de liste dans les Yvelines aux élections sénatoriales de septembre !