Cela fait maintenant 52 jours que nous sommes confinés. En cette période exceptionnelle, les différents politiques et partisans devaient laisser place à la solidarité et à une gestion de crise responsable et non dogmatique.
Aujourd’hui, à l’approche du possible déconfinement du 11 mai, il me semble toutefois important de prendre position sur certains sujets.
Pour commencer je souhaite saluer l’interpellation du maire de Magananville des bailleurs sociaux de notre commune pour accompagner les personnes en difficulté ainsi que sa décision de suspendre les loyers du cabinet médical.
Toutefois je déplore le choix de la réouverture des écoles élémentaires le 11 mai malgré le fait que de nombreux enseignants, scientifiques et même le Conseil Scientifique mis en place pour la gestion de cette crise sanitaire, soient défavorables à une réouverture des écoles avant septembre. Bien que progressif, ce retour en classe semble contraire aux besoins pédagogiques et sanitaires. Les protocoles présentés par le gouvernement ne sont pas seulement inapplicables dans les écoles maternelles, ils sont quasiment inaccessibles dans les écoles primaires. La visite du Président de la République dans une école de Poissy en est d’ailleurs la preuve. Alors que tous les regards sont braqués sur le Président de la République et l’un de ses ministres, qu’ils se savent filmés et ont l’habitude de ces situations, les deux hommes ont plusieurs fois transgressé les règles du protocole. Comment dans ce cas le faire appliquer à des enfants ?
D’autre part, ce retour en classe n’est par réellement un retour à l’éducation. Les enfants présents ne pourront pas avoir un enseignement correct, ils ne pourront pas jouer avec leurs camarades, devront rester à distance et ne communiqueront qu’avec des adultes masqués qui ne pourront pas réellement leur dispenser des cours « normaux ». De plus si tous les élèves étaient volontaires, il faudrait alterner leur présence à l’école pour ne pas dépasser les 15 élèves par classe. Dans ces conditions pourquoi maintenir la reprise ? Alors même qu’il semble que ce retour en classe soit dicté par la volonté d’une reprise économique quoi qu’il en coûte et que la santé et la sécurité des élèves, des personnels éducatifs et de leurs familles ne peuvent pas être assurées. Il ne suffit pas d’inviter les parents qui le peuvent à garder leurs enfants chez eux. Si les écoles sont ouvertes, les parents qui garderaient leurs enfants à la maison ne pourront plus prétendre au chômage partiel, le retour à l’école ne sera donc pas un choix pour certains.
Enfin, je déplore une nouvelle fois les méthodes utilisées, notamment en matière de communication. Les actions mises en œuvre dans le cadre de cette gestion de crise ne doivent pas souffrir d’opportunisme politique. Alors que certains citoyens donnent de leur temps et de leur savoir-faire pour aider comme ils le peuvent durant cette crise, certains élus en profitent pour se mettre en avant. Pourquoi, par exemple, organiser ce Facebook live du 7 mai sur la page personnelle de Monsieur LEBOUC et non sur celle de la ville ? D’autant plus que la page de la ville possède environs 2,5 fois plus d’abonnés que celle du maire…
Il est facile de pointer du doigt ce qui ne va pas et plus difficile de proposer des solutions me direz-vous. Voici donc quelques propositions qui pourraient permettre de tendre vers une solution acceptable en matière sanitaire, démocratique et sociale.
- Le maintien de la fermeture des écoles jusqu’en septembre.
- La création d’une commission municipale de gestion de la crise sanitaire composée d’élus, de nouveaux élus en attente d’installation, des directeurs d’école, de représentants du personnel municipal et de représentants des parents d’élèves, afin d’établir une stratégie de sortie de confinement pour l’ensemble des problématiques municipales.
- L’attribution d’une prime exceptionnelle au personnel municipal qui a été mobilisé pendant le confinement et l’application de mesures adaptées pour le déconfinement et le retour au travail du personnel.
- La réunion d’un conseil municipal, en présentiel ou en visioconférence, comme la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de COVID-19 le permet, pour d’une part, acter les précédentes dispositions, et d’autre part informer les élus et nouveaux élus de la gestion des affaires courantes de la commune et assurer ainsi le maintien de la démocratie locale.